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Catégorie : spiritualité

Le Laos dans tous ses états
VIP-Blog de phonsavane
  • 2 articles publiés dans cette catégorie
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  • Créé le : 28/01/2012 21:13
    Modifié : 31/01/2012 18:14

    masculin (71 ans)
    Origine : Rochefort du Gard
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    [ Journal de voyage ] [ spiritualité ] [ Poèmes ] [ Pauvreté ] [ P.Ne pas parler Lao ] [ L'eau au Laos ]


     

    Vie antérieur de Bouddha :

    29/01/2012 09:34



     
    Vie antérieure de Bouddha
    La Légende du Prince Wetsantara




    Dans la religion Bouddhiste, chaque personne vit plusieurs vies : dans chacune, il acquiert des mérites qui lui permettront dans la phase finale de connaître le Nirvana : Le personnage du Prince Wetsantara est le dernier avatar, la dernière forme hu-maine, qu’a vécu Sidharta avant d’être Bouddha l’Éveillé.

    Le texte ci-dessous est celui que nous avons relevé dans le palais du Roi – transformé en musée - à Luang Prabang et que nous avons traduit de l’anglais. Chaque paragraphe correspond à un tableau. Nous avons ajouté quelques commentaires – en italique- afin d’assurer la cohérence du récit pour ceux qui ne sont pas familiers des pagodes : en effet, dans presque toutes, la légende est représentée dans des fresques, avec des   versions complémentaires d’une pagode à l’autre, de sorte que certains épisodes sont dans l’une évoqués brièvement ou ignorés alors qu’ils sont sur-représentés dans une autre.



    Avant d’être incarnée en humain et de devenir la mère du Prince Wetsantara, Budsadi a demandé au Dieu Phaene ( appelé ailleurs Sakkha ou Indra ) de lui accorder la réalisation de dix vœux :
    - Premier vœux : être la reine du Roi dans une époque prospère.
    - Second vœux : avoir des yeux noir comme ceux d’un nouveau né.
    - Troisième vœux: avoir des sourcils bleus comme des ailes d’oiseaux.
    - Quatrième vœux : avoir le nom de Phouthasady.
    - Cinquième vœux : avoir un bébé.
    - Sixième vœux : que son ventre ne grossisse pas quand elle sera
      enceinte
      - Septième vœux : que sa poitrine reste verticale comme un lotus     et   ne tombe pas quand le bébé tétera.
    - Huitième vœux : que ses cheveux restent noirs et ne devien-nent     pas   gris comme ceux de la plupart des femmes.
    - Neuvième vœux :  que son corps reste beau pour toujours.
    - Dixième vœux : que les personnes exécutées échappent à la mort.

    Plus tard Budsadi a épousé le Roi Srisonsay et son fils , le Prince Wetsantara, est né.

    Devenu adulte, le Prince avait coutume de distribuer ses biens  au point de ne rien garder pour lui. Un jour, alors qu’il distribuait des offrandes,  le Prince a donné son éléphant blanc qui était l’animal sacré du royaume. Grâce à lui, la prospérité du pays était assurée. En le donnant, certainement à des puis-sances étrangères, le Prince avait appauvri son royaume.

        Le peuple fut très en colère contre le Prince d’avoir donné l’éléphant blanc : au point qu’il fut obligé de quitter le royaume. Il décida alors de se rendre dans la jungle de l’Himalaya pour devenir un ascète.

        Avant de partir, il organise un don de sept cents donations.

        Le Prince est parti dans un carrosse en or avec Mathi son épouse, Sarli son fils et  Kanha sa fille. Pendant le trajet, le Prince a donné le carrosse et les chevaux à ceux qui les lui ont demandé.

        Finalement, la famille est arrivée dans la petite ville de Jeta-ra. Le Prince a continué son chemin jusqu’à la jungle où il est devenu un ascète. Il mangeait et dormait peu et, surtout ,n’approchait pas son épouse.

        Cependant, à la demande de sa femme,  un cruel homme nommé Jujaka quitte sa maison pour chercher des serviteurs: Cet homme assez âgé avait une épouse jeune dont toutes les autres femmes se moquaient quand elle allait chercher de l’eau : pour ne plus subir ces sarcasmes, elle demanda à son mari de lui trouver des serviteurs, des esclaves, qui la remplaceraient .

        Jujaka rencontre un chasseur engagé par le Roi pour proté-ger le Prince Wetsantara. Celui-ci dit à Jujaka que le Prince vit dans la montagne Aransarakiri.

    Jujaka, le vieil homme, connaissant la réputation de géné-rosité du Prince, décide d’aller lui demander ses enfants.
    Ainsi,  il poursuit son voyage jusqu’à ce qu’il arrive à la maison de l’ermite Ajurta :  ce  dernier va le renseigner sur le lieu où se trouve la maison du Prince.  

    Jujaka s’approche de la maison du Prince mais il attend pour faire sa demande que l’épouse ait quitté les lieux pour aller cueillir des fruits et que le Prince soit seul avec les enfants.

    Il demande au Prince de lui donner ses deux enfants ;  le Prince accepte.

    Les enfants se cachent dans les lotus mais leur père les trouve et leur demande de partir avec Jujaka.

    Pendant qu’elle ramassait des fruits, Mathi, la mère s’est sentie inquiète pour ses enfants. Mais comme elle rentrait trois démons, des devabutras se sont changés en tigre sur son chemin pour lui interdire le passage et l’empêcher d’aller sauver ses en-fants.

    Pour voir jusqu’où irait son détachement, le Dieu PhaEne se transforme en brahmane et demande au Prince de lui donner sa femme. Le Prince accepte.

    Le Dieu lui rend sa femme en le bénissant et lui propose de faire des vœux : ils en font huit.

    Pendant ce temps Jujaka rentre chez lui avec les enfants mais il se perd dans la jungle et arrive chez le Roi Srisonsay : celui-ci reprend les enfants.
    En guise de récompense, il autorise Jujaka – qui a le ventre vide-  à manger autant qu’il le voudra : le malheureux mangera tellement au delà de ses possibilités qu’il explosera.

    Le Roi Srisonsay demande au Prince Westsantara de
    revenir à la ville. Le Prince accepte.

    Le Roi abdique et le Prince est couronné Roi.





     

     





     
     


     

    Jesus: biographie d'un insoumis

    29/01/2012 08:45





        Joseph Carret-Tarrek
    Maison des Norias à Rochefort

                           à
    P. B. et les petits frères de Campagne
       Saint Sulpice la Pointe 81370

                           Bonjour à tous,
          Je n ai pas abandonné mon projet d écrire pour Pauline et Roxane une vie de Jésus qui leur soit accessible et d’où elles puissent tirer des principes de vie.
         Sans savoir si ma démarche vous intéresse, si vous êtes disponibles ou avez le temps, je vous envoie le début de mon travail . Peut-être me renverrez vous quelques remarques inté-ressantes...
         Fin Novembre 2011        Amitiés,.              JoCarret

         Plus j’avance dans cette vie de Jésus écrite avec un certain point de vue, plus cet évangile selon Jules Ferry  - voire même saint Gandhi- ne me satisfait pas ; et plus je me demande comment faire une place à l’exigence de spiritualité et de transcendance que chaque homme ressent : je vois en Jésus un défenseur de « l’imminente dignité » des pauvres; j’ai essayé d’enlever tout ce qui pourrait enfouir Jésus dans la liste des Dieux de l’antiquité que Pauline va découvrir à l’école, d’où ce récit dépouillé de toute  transcendance facile. 
        Mais surtout, il fallait débarrasser aussi ce texte de toute mo-rale culpabilisante du genre «  Le Petit Jésus te voit quand tu es vilaine... »   
        C’est donc, un récit que j’ai voulu abordable par des enfants, et aussi par mes amis laïques ou non chrétiens – au risque qu’il ne soit reçu ni par les chrétiens, ni par les laïques, ni par les enfants.
    Pourtant, je crois qu’il faut que nos enfants connaissent les grands moments de cette vie, les articulations principales de sa bio-graphie; mais aussi, après l’échec de notre époque, ce qu’il y a de moderne dans les choix que Jésus revendiquait et que certains re-prennent aujourd’hui : non violence, non agression non croissance, …
         Que nos filles et nos fils connaissent et éventuellement suivent d’abord Jésus tel que je le présente, ils le vénéreront un jour peut être dans sa dimension divine s’il choisissent de le faire. Mon projet , minuscule, même si j’ai dû passé quelques nuits et quelques heures d’internet, a-t-il un peu réussi?
    De toutes façons, amitiés                        Luang Prabang   le 19 décembre    Joseph Carret




    LA VIE DE JESUS RACONTEE A MES FILLES


    1 . Préalables pour les parents qui voudraient présenter ce texte à des enfants.

         Je voudrais essayer de retrouver par cette recherche la personne de Jésus, pas la personne réelle - c'est trop difficile et c’est un travail d’archéologue -, plutôt le personnage qui s’est construit de siècle en siècle à travers la parole des gens - y compris les Evangiles - , comme on pourrait le faire pour Jules César, l’Empereur Hadrien, le Roi Arthur, Jeanne d’Arc ou Bouddha.
     
         Mais assez de gens ont dénoncé avec violence les diverses ins-trumentalisations qui avaient été faites de la vie de Jésus: massa-cres, croisades, violences et exactions  diverses commises en son nom; grandes théories théologiques et dogmes bien cimentés pour mystifier les naïfs et surtout faire écran au message tout simple de Jésus – sans parler des instrumentalisations actuelles : un Christ-Roi tout puissant, garant d’un ordre moral qui  condamne et exclut, défenseur d’un fondementalisme culturel qui prétend éradiquer toutes pensées libres et toutes formes différentes de spiritualité,  soldat agressif d’une vigilance aiguë à l’égard des autres  religions.

       Je ne prendrai donc pas en considération ces aspects négatifs qui m’empêcheraient de trouver le sens que je cherche à cette vie de Jésus. Je ne conserverai que ce qui a été dit, selon moi, de beau et de bon à son propos et je ne puiserai dans la mémoire collective que ce qui a illuminé la vie de gens que j’aime et admire : l’abbé Pierre, Sœur Emmanuelle, Lanza del Vasto, et – malgré le business des marchands dans sa ville natale d’Assise et parce que c’est le pre-mier écolo – Saint François d’Assise.
                                                                        
     2. Avant Jésus

         On a du mal à savoir exactement en quoi les religions antérieures au christianisme ont contribué à infléchir ce qui a été dit et cru de la vie de Jésus : par exemple, que doit le récit de sa mort et de sa résurrection au personnage divin d’Osiris et à son supplice...
         Avant Jésus, dans le monde méditerranéen, on vénérait les esprits, nymphes, naïades, faunes, demi-dieux, …Mais surtout, on adorait Cybèle, la Déesse mère, principe de fécondité, et aussi, avec des «mystères » et des rites compliqués réservés aux riches, Mithra, le Dieu-taureau symbole de puissance.
         Beaucoup de religions pratiquaient la mise à mort rituelle, le sacrifice,  de l’ancien pouvoir  pour faire place au pouvoir nouveau, celui de la lumière, de la chaleur, du printemps, de la pluie...
         Il y avait aussi des hommes qui s’étaient auto-divinisés, comme certains empereurs romains ou, sous une forme très atténuée, les rois de France qui se déclaraient lieutenants de Dieu dans leur royaume.
         Ailleurs, pour accéder au spirituel, c’était le chamanisme ou le culte des esprits qui prévalaient, comme actuellement au Laos ou chez les indiens Peau-Rouge d’Amérique.  En Orient, pour chercher une élévation de l’esprit, on pratiquait le Taoïsme ou le Boud-dhisme; En Inde, le Brahmanisme organisait le monde surnaturel autour de forces divines, qui s’équilibraient et apparaissaient sous de nombreux avatars : Brahma, le créateur, Shiva le destructeur, Vishnou le préservateur et Parvati, la Déesse-mère.
       En Palestine, alors occupée assez rudement par les romains, des hommes que l’on appelait les Pharisiens passaient leur vie à se livrer à des pratiques rituelles et à étudier la Bible; certains l’étudiaient de si près qu’ils faisaient dire aux textes quasiment ce qu’ils voulaient, par exemple que le peuple juif était le peuple élu, choisi par Dieu, affirmation dont certains israéliens se servent encore aujourd’hui pour  justifier les horreurs qu’ils font subir aux habitants ordinaires du pays.

    3. Naissance de Jésus

         Si en Occident, les chrétiens ont choisi de faire naître Jésus un 25 décembre, date où le jour et la lumière augmentent, c’était pour indiquer de quel espoir et de quelle énergie  cet événement était le signe.
       Si Saint François d’Assise dans ses crèches a insisté pour le faire naître dans une des étables de Beithleem, en terres sèches de Palestine, parmi des gens humbles, bergers et paysans, à qui il apportait la joie d’une fête de naissance et qui participèrent par des chants, des danses ou des dons, c’était pour le faire témoigner dès ses premiers jours  de la grandeur et de la dignité des pauvres que l’on rejette et brime habituellement.
       Si on a  dit que de savants astrologues, les Rois Mages, guidés par une étoile,  étaient venus dans l’étable lui apporter des présents du monde entier, or, encens et myrte, c’était pour affirmer le caractère universel, international, de cet événement. À tel point que les chrétiens Orthodoxes célébrent la Naissance ce même jour des Rois.

       Enfin, pour affirmer que Jésus, dès le début de sa vie et en pleine non violence, défendu seulement par une mère aimante et un père pacifique, déclenche l’agressivité et la colère des  puissants, on dit qu’Hérode, le Roi de Judée, fit tuer dans son royaume tous les nouveaux nés et que Jésus n’échappa au massacre que parce que ses parents prirent la fuite de Beithleem.


        4 . L'enfant Jésus                                 

         A l’époque les romains aussi bien que les juifs de Palestine se perdaient dans des religions compliquées faites de lectures de textes, de gestes rituels et de récitations de prières, tout cela loin du cœur et de la vraie vie. Le pays était occupé par Rome et les chefs, religieux comme le Grand Prêtre ou civil comme Hérode, collaboraient sans trop réagir ; à la même époque, des activistes d'un mouvement de libération, les Zélotes, se faisaient arrêter.
         Face à toutes ces complications, Jésus dès l’âge de huit ans trouva en lui-même, et vraisemblablement dans l’enseignement qu’il avait reçu de ses parents, assez de conviction pour affirmer publiquement dans un lieu public, le Temple de Jérusalem, une parole d’enfant juste, simple, claire et nette ; parole qui fut bien reçue et provoqua un étonnement favorable des humbles.  

        Mais lorsque, pour répondre aux docteurs et gardiens de la loi religieuses, Jésus remit naïvement en lumière les évidences premières, ces vérités fortes sorties de la bouche d’un enfant créèrent chez les prêtres la suspicion... Peut-être même suscitèrent-elles déjà chez ceux qui avaient reçu en héritage l’instruction, le pouvoir et la richesse, leur hostilité et leur projet de fermer cette bouche rebelle.

    …  Quand on connaît la vie de Jésus, on peut imaginer en quoi consistait cette parole simple et évidente – ou ce qu’elle deviendra quelques années plus tard : «  Chacun devrait écouter ce qu’il a à l’intérieur de lui, son cœur, son âme car ce que chacun a de mieux à faire c’est de chercher quelle est sa vocation, sa légende personnelle, son chemin de vie, et de suivre ce pour quoi il est programmé, d’y être fidèle…comme les charpentiers, les  maîtres d’école, les voyageurs ou les gardes champêtres…  sachant qu’on est tous programmé , avec des variantes et des formes de réalisations différentes, pour aider et aimer les autres, pour être mère, père, ami, conseiller… et aussi pour faire fleurir la nature, devant sa porte , dans son jardin potager ou dans la forêt de chênes verts sur les pentes du Golan. Cela  afin que l’on approche toujours plus de la Jérusalem merveille du monde ».

         La suite de cette parole, c’est que Jésus prônera toute sa vie la non violence, qu’il affirmera que la haine, l’agressivité, la guerre, la destruction, et même la lutte pour acquérir, conquérir, posséder, s’agrandir, se renforcer, sont des erreurs coûteuses pour les autres mais aussi pour soi.

        On peut imaginer que c’est d’une humanité pleinement vécue et assumée que lui est venu cet élan, cette sagesse, cette certitude et cette tolérance, ce dynamisme, cette aide intérieure ou extérieure qu’il appelle père – mais que dans une autre civilisation, dans une autre langue, il aurait pu  appeler mère [ comme le font les fidèles à Oroville en Inde près de Pondichéry ] ou frère ou d’un autre terme de proximité respectueuse -. Pour certains, cette force extraordinaire, disent-ils, vient de Dieu. .    Ainsi s’explique cette réponse que, selon les Évangiles, il fit à sa mère qui le questionnait :  « Ne fallait-il pas que je m’occupe des affaires de mon père ? »
          Quoi qu’il en soit, c’est parce qu’il était en train de formuler ces évidences avec cette force naïve et entêtée de l’enfance qu'il laissa partir ses parents qui le croyaient devant avec les autres enfants.

         Le reste du temps, on peut imaginer dans le village de Nazaret la vie avec sa famille d’un fils de charpentier qui mûrit en lui la Bonne Parole.

         5. Jésus quitte sa famille et commence sa vie publique 

         À l âge où il aurait pu reprendre l’atelier de charpentier et succéder à Joseph son père, Jésus quitta ses parents et Nazareth son village pour partir sur les routes et faire partager ses idées. C est qu’il s’était rendu compte que les hommes, juifs ou non juifs, souffraient beaucoup de leurs illusions, de leurs envies, de leurs désirs de richesses ou de pouvoir et de leurs habitudes de jalouser les  autres ou de leur être hostiles. Tous avaient besoin de recevoir cette vérité qu’il venait clamer, cette bonne nouvelle, et par amour pour eux , il voulait  la leur transmettre.

         Il parcourut le pays. Tantôt il s’arrêtait dans une bourgade chez les gens qui voulaient bien le recevoir, lui et ceux qui avaient décidé de l’accompagner parce qu’ils croyaient en sa parole, ses disciples, les apôtre comme on les appelle. Tantôt, d une barque sur le Lac de Tibériade, il s'adressait à la foule  qui s’amassait sur le rivage. Tantôt, il parlait à ses proches pendant un repas pris en commun.
          On dit que sa sollicitude et son souci des autres étaient tels qu’un jour, pour nourrir la foule venue écouter sa parole, il multiplia les quelques pains et  les poissons dont ses amis disposaient. Un autre jour, à un mariage, pour que les époux n’aient pas la honte de manquer de boisson, il transforma des jarres d’eau en vin.
         Que disait cette parole qu’il  ne cessait de proclamer ? Que l‘amour et la fraternité, la non violence et l'esprit de paix, la pauvreté et la générosité étaient les seules voies qui conduisaient à la dignité , à la liberté,  au vrai bonheur et à  une harmonie assez grande avec le monde pour pouvoir s’élever au-dessus de lois physiques habituelles..
           Un jour, joignant le geste à la parole, il chassera du temple, la maison réservée au recueillement et à la prière, les marchands installés là pour faire leurs affaires en profitant de la naïveté publique. Il répétait souvent qu’il est plus facile pour un chameau de passer par le trou d’une aiguille que pour un riche d’entrer au royaume de son Père, royaume de la paix intérieure et de la sérénité. Aux riches qui l’écoutaient, il disait :
         « Jetez cette fortune ...sous prétexte de vous donner du pouvoir , elle vous rend lourds et impuissants; abandonnez ces héritages trop pesants  que vous avez reçus et qui vous  procurent plus de soucis que de satisfactions. Donnez tout cela  à ceux qui sont très pauvres afin qu’ils puissent survivre.  Oui ! Laissez tout cela et suivez la voie que je vous montre. »

       Mais on dit que peu de riches eurent le courage, comme  plus tard  François d’Assise, de tout abandonner et le suivre.


    6. Jésus lutte contre les forces de mort

         On dit que Jésus prônait la paix et la non violence et qu’il refusait toute forme d'oppression  ou de pouvoir sur autrui. De cela, il témoignera avec force par son attitude et ses paroles lors de son arrestation et de son procès.
       Il précise ces idées dans ce que l’on a coutume d’appeler le «  Sermon sur la Montagne. » :
    «   Bienheureux les pauvres en esprit , ceux qui se laissent guider par l’esprit et qui ne se laissent pas aveugler par leur intelligence  pour toujours affirmer qu’ils ont raison.  
    Bienheureux les artisans de paix  et  ceux qui acceptent de souffrir en luttant contre l’injustice. Bienheureux les doux, les miséricordieux, ceux qui savent  pardonner et voir plus loin que les  insultes  qu’on peut leur faire .
    Bienheureux ceux qui n’habitent  pas là où habite la
    dérision.
         Ailleurs, il condamne le meurtre, et même la colère ou l’injure contre un frère humain.
         À l’inverse, il prône l’entraide, la coopération et l’amour de ces prochains dont on doit au moins respecter la dignité .
         Il arrivait, dit-on, que par sa seule parole, il guérisse des malades, des paralytiques ou des aveugles. On dit même qu’un jour son émotion, son chagrin et sa compassion étaient si grands qu’il rappela à la vie son ami Lazare qui venait de mourir.  

         Il pardonnait les erreurs et les fautes - ce que bien plus tard les juges sévères de l’Eglise appelleront les péchés - à ceux qui en avait commis, rendant  leur dignité à ceux ou celles qui , par agressivité, par bêtise ou par choix ne se conduisaient pas comme les autres , ceux qu’on avait mis au ban de la société : c’est ainsi qu’il défendit Marie Madeleine contre ceux qui voulaient la lapider à cause de sa conduite amoureuse trop libre.

         Cette parole juste, simple et forte inquiétait les puissants, les riches et ceux qui, étant  maîtres des règles de la religion, s’en servaient pour faire tenir les gens tranquilles et maintenir leurs privilèges;  c’était le cas de certains chefs religieux juifs, très jaloux du petit pouvoir  qui leur restait et qui collaboraient avec les troupes  romaines d occupation.

         Par contre,  cette BONNE  NOUVELLE était très populaire auprès d une bonne partie du peuple, dont certains leaders, partisan de l’insurrection contre les romains, poussaient Jésus à prendre le pouvoir et à se faire proclamer  roi.
       Mais lui, qui était persuadé que les hommes, pour les siècles des siècles, devaient rester libres, dignes et responsables, leur déclara que cette action agressive de prise de pouvoir ne faisait pas partie de son univers.
         « .Mon royaume n’est pas de ce monde » dit-il et  il refusa de devenir le roi ni le maître de quiconque.


    7. Les rameaux, Jésus acclamé par la foule pour le meilleur et pour le pire

         La popularité de Jésus était telle que le jour où il arriva à Jérusalem la capitale, après sa longue route, on le hissa sur un âne et la foule l’acclama en brandissant des rameaux d’olivier et de laurier. Ce triomphe fut aussi la première phase de sa fin humaine.
         D abord, il fut découragé par l’incompréhension  que ce triomphe manifestait: Son message n avait-il pas été assez clair? Fallait-il  donc qu’il aille jusqu’au bout de son engagement?
         Mais surtout ses ennemis durent craindre que cet insoumis ne menace leur faible pouvoir ou que les occupants romains lancent des opérations de représailles après cette manifestation.
         Toujours est-il qu’ils allèrent trouver un disciple de Jésus qui devait partager leur point de vue afin qu’il leur livre celui par qui arrivaient toutes ces idées simples et nouvelles .
          Ainsi , espéraient–ils, cesseraient la diffusion de cette parole que les gens acclamaient et les rassemblements populaires qu’elle provoquait.
         On dit qu’il en fallait bien un pour porter la responsabilité d’avoir déclenché les événements qui vont suivre: ce fut Judas, un des douze disciples de Jésus, avec qui la postérité ne fut pas tendre puisqu’on l accusa d’avoir fait cela pour de l‘argent et de s’être ensuite pendu de remords au lieu de chercher à se racheter.


    8. Dernier repas Dernières paroles

         Ceux qui  écrivirent les Evangiles, c’est à dire ceux qui rapportèrent plusieurs années plus tard l’itinéraire de Jésus, racontent que quelques jours après le triomphe des rameaux, Jésus réunit ses proches pour prendre un dernier repas avec eux.
         En rompant le pain et en le leur partageant, il leur dit que lui même serait ainsi rompu, rompu comme ce pain. Il leur dit aussi que la mémoire du vin qu’ils allaient boire devait leur rester comme le symbole du sang qu’il allait verser pour témoigner de la Bonne Nouvelle.
         On dit que c’est après ces recommandations que Judas, en avançant sa main vers le plat pour se servir avant Jésus, manifesta qu’il ne le reconnaissait plus comme un maître à respecter et à suivre. On dit aussi que dans la soirée qui suivit d’autres apôtres le renièrent.
     
         Après le repas, Jésus se retira sur une colline proche des remparts de Jérusalem et plantée d’oliviers, le Mont des Oliviers.  Là, il était seul, abandonné de ses disciples qui s’étaient endormis. Mais surtout, il se trouva aussi abandonné de cette force surnaturelle qui l’avait soutenu jusqu’alors, qu’il implora en vain et à qui il fit ce reproche :  « Père, Père, pourquoi m’as tu abandonné ?. » À partir de ce moment là, il attendit la suite de la tragédie dans une angoisse qui le couvrit tout entier d’une sueur d’eau et de  sang.
       Ensuite tout alla très vite.
     
    9. La passion, Jésus paye le prix de sa Bonne Parole

    Tout se passa très vite : On raconte que Judas vint donner à  Jésus l’accolade pour le désigner aux hommes d armes venus l’arrêter sur ordre du Sanedrin, le tribunal religieux juif. Cependant , ne voulant pas porter seul la responsabilité de le condamner, les responsables pharisiens firent conduire Jésus devant le préfet romain à Jérusalem , Pilate . Celui-ci, après s’être contenté de faire fouetter Jésus pour les désordres publics qu’il avait créés, l’abandonna aux mains de ses juges..
         C’est alors que des soldats facétieux et violents, qui n avaient pas oublié les paroles de Jésus quand il avait refusé la royauté, lui mirent sur la tête, par dérision, une couronne d’épines et dans
    la main, en guise de sceptre, un roseau.
          Pendant tout le procès, Jésus bien que seul et abandonné de tous, ne céda pas . Il ne renia pas les idées qu’il défendait et qui avaient soulevé l’espoir des pauvres et des humiliés: force de l’amour, de la non violence et de la pauvreté, dangers de la richesse, de la violence et du pouvoir. 
         Comme par son attitude et ses paroles il persistait dans ses déclarations, il fut jugé pour son esprit de rébellion autant que pour sa non obéissance aux règles établies de la religion. On le condamna à être cloué sur une croix, supplice réservé aux esclaves criminels.
         Le supplice eut lieu l’après-midi . On dit que vers trois heures quand son gibet eut été dressé sur le Mont Golgotha, la colline des suppliciés, à côté de ceux d’autres condamnés, Jésus poussa  un grand cri et il expira. Ses souffrances à ce moment là seulement cessèrent.

         Pour marquer combien ce moment fut important, les Évangiles disent qu’à ce moment là le           grand rideau du  Temple se déchira et que le ciel s’obscurcit comme s’il allait  faire nuit. 
         Depuis, les chrétiens d’occident se sont saisi de ce symbole douloureux pour représenter, la religion chrétienne. Ils ont aussi imposé l’idée que c’était par la faute de nos péchés, à nous pauvres citoyens sans importance, que Jésus avait subi la crucifixion .

       Le soldat chargé d’achever Jésus, au lieu de lui couper les jambes comme cela se faisait habituellement, se contenta de lui percer les flancs d’un coup de lance: il en sortit un liquide mélangé d’eau et de sang qu’un fidèle, Joseph d’Arimathie, recueillit dans un vase. Ce vase devint l’objet de la légende du Graal que des chevaliers au Moyen-âge tentèrent en vain de retrouver.

        9. Jésus : mise au tombeau et résurrection


       Quand sa mère douloureuse et ses amis effondrés eurent descendu Jésus de la croix, ils le mirent dans le tombeau que Joseph d’Arimathie avait préparé pour lui-même. C’était, disent les textes, une cavité creusée dans le rocher et dont on pouvait condamner l’ouverture en roulant devant elle une lourde roche. La dépouille de Jésus fut déposée dans un suaire et tous se retirèrent par crainte des soldats.

         Le surlendemain, la mère de Jésus et ses compagnes vinrent au sépulcre apporter des aromates pour que se conserve plus longtemps le corps de leur bien aimé. Elles trouvèrent la lourde pierre poussée et le tombeau ouvert. Un jeune homme en robe blanche, un ange disent les textes, se tenait à l’entrée et leur demanda ce qu’elles cherchaient. Quand elles eurent répondu, il leur déclara alors que Jésus de Nazareth les avait précédées en Gallilée.
         Les textes des Evangiles disent qu’à partir de ce jour, Jésus apparut plusieurs foi à ses disciples, sur le chemin d’Emmaüs et ailleurs dans Jérusalem et en Palestine.

         Comment Jésus apparut-il ? Avec son corps humain, de chair, que Thomas le disciple reconnut en mettant ses doigts dans les trous des clous et sa main dans la plaie du côté ?  Avec un corps recréé par le désir, l’amour et l’imagination de ceux qui l’aimaient ? Avec ce corps glorieux, transparent, rayonnant, qui quittera le monde d’ici-bas pour rejoindre cette force surnaturelle qui le guidait et qu’il invoquait en l’appelant Père, corps glorieux de ressuscité que les Églises d Orient honoreront plus que la croix et le corps supplicié qu’on vénère en occident?

         Nous ne trancherons pas parce que ces trois propositions reprennent les termes de la querelle qui a fait couler beaucoup d’encre, de paroles et de sang sur la nature de Jésus [seulement Dieu, seulement homme, ou Dieu fait Homme comme l’affirme l’Église Catholique.], et parce que c’est une question très intime de foi pour « celui qui croyait au ciel et [pour] celui qui n’y croyait pas. »

         Ce qu’il y a de certain, c est que l’affirmation de la mort de Jésus et de sa résurrection, exprime avec une force symbolique inouïe les vérités qu’il avait clamées toute sa vie :

    le pouvoir, l’injustice, la richesse, l’avidité, la jalousie, l’esprit de conquête, la guerre, la peur et la   haine conduisent à faire régner les forces de la mort;

    la vie selon l’esprit et la fidélité à soi-même, la non violence ,  l’esprit de justice et de paix , l’amour, la compassion, la générosité et la pauvreté sont sources de vie et de résurrection.

    Et maintenant , que ceux qui ont des oreilles entendent.


                                                                     Vientiane décembre 2011-Rochefort Janvier 2012


     





     
     

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